Portage salarial et chômage: tout comprendre et optimiser vos droits

24/12/25

La réponse est oui, sans la moindre hésitation. Le portage salarial et le chômage sont parfaitement compatibles. C'est même l'un des atouts majeurs de ce statut hybride : il vous permet de cotiser à l'assurance chômage, exactement comme n'importe quel salarié. En cas de fin de mission, vous pouvez donc prétendre à l'Allocation d'aide au Retour à l'Emploi (ARE). C'est sans doute la meilleure façon de sécuriser son parcours de freelance aujourd'hui.

Comment le portage salarial blinde vos droits au chômage

Le portage salarial, c'est un peu le meilleur des deux mondes. Il crée un pont solide entre la liberté du freelance et la sécurité du salariat. Pour beaucoup d'indépendants, la plus grande angoisse reste la même : que se passe-t-il entre deux missions ? Le portage apporte une réponse claire et rassurante.

Le mécanisme est simple. Pour chaque mission, vous signez un contrat de travail (CDD ou CDI) avec une société de portage. C'est elle, votre employeur officiel. Votre chiffre d'affaires n'est donc pas un revenu d'indépendant, il est transformé en un véritable salaire. Et comme tout salaire, il est soumis aux cotisations sociales, y compris celle, cruciale, de l'assurance chômage.

Un homme élégant en blazer se tient sur une passerelle en bois devant un bâtiment moderne.

Un statut pensé pour la réalité du terrain

À la différence du statut d'auto-entrepreneur, où la protection sociale est souvent plus légère, le portage salarial vous intègre directement au régime général de la Sécurité sociale. C'est cette affiliation qui vous ouvre les portes de Pôle emploi.

Concrètement, qu'est-ce que ça change pour vous ?

  • Zéro prise de tête administrative : C'est la société de portage qui s'occupe de tout. Elle calcule et verse vos cotisations, vous garantissant d'être toujours en règle.
  • Un vrai filet de sécurité : Une mission se termine ? Vous pouvez toucher l'ARE, ce qui vous donne une bouffée d'oxygène pour trouver vos prochains clients sans stress financier.
  • Des démarches simplifiées : Le statut de salarié est bien connu de Pôle emploi. Cela rend vos démarches beaucoup plus fluides et rapides.

Pour mieux comprendre l'avantage décisif du portage salarial, voici une comparaison directe avec le statut d'auto-entrepreneur.

Comparatif de la protection sociale pour les indépendants

Ce tableau met en lumière les différences fondamentales entre le statut de salarié porté et celui d'auto-entrepreneur en matière de droits au chômage.

Critère de protection Salarié en portage salarial Freelance (auto-entrepreneur)
Cotisation à l'assurance chômage Oui, obligatoire et gérée par la société de portage. Non, pas de cotisation à l'assurance chômage des salariés.
Éligibilité à l'ARE Oui, en cas de fin de contrat (CDD, rupture, licenciement). Non, sauf dans le cas très spécifique de l'ATI (Allocation des Travailleurs Indépendants) sous conditions très restrictives.
Protection sociale globale Complète (retraite, maladie, prévoyance) et identique à celle d'un salarié classique. Limitée, avec des prestations souvent inférieures à celles du régime général.

Ce comparatif montre bien que le portage salarial offre une protection sociale bien plus robuste, ce qui est un critère de choix essentiel pour sécuriser son activité.

Un modèle qui explose, et ce n'est pas un hasard

Le portage salarial connaît une croissance spectaculaire en France. Il faut dire que dans un contexte où le chômage touchait encore 7,4 % de la population active en 2023, cette solution est particulièrement séduisante. Les dernières projections sont éloquentes : le secteur pourrait compter près de 588 000 consultants en 2025, soit une augmentation de +900 % par rapport à 2019 !

Cet engouement s'explique simplement : les freelances peuvent développer leur activité en toute autonomie tout en profitant de la même couverture qu'un salarié.

Pour Pôle emploi, le raisonnement est simple : un salarié porté est avant tout un salarié. La fin d'un contrat de travail en portage (fin de CDD, rupture conventionnelle, licenciement) est donc une "privation involontaire d'emploi". Cela vous rend éligible à l'ARE, à condition bien sûr d'avoir suffisamment cotisé.

Bien sûr, cette activité demande une bonne organisation, notamment pour justifier des heures travaillées sur chaque mission. Pour vous simplifier la vie, des outils dédiés existent pour vous aider à établir votre compte rendu d'activité. Le portage transforme ainsi l'incertitude du freelancing en une véritable opportunité de rebondir, grâce à un filet de sécurité bien réel.

Absolument. Voici une réécriture de la section sur les conditions d'éligibilité à l'ARE en portage salarial, conçue pour un ton plus humain, expert et naturel.


Portage salarial et chômage : quelles sont les règles du jeu ?

Toucher les allocations chômage (ARE) en tant que salarié porté n’est pas automatique. C'est une question qui revient sans cesse, et pour cause : les règles peuvent sembler floues. En réalité, Pôle emploi vous considère comme n'importe quel autre salarié. Pour être indemnisé, vous devez cocher certaines cases bien précises.

L'idée est simple : chaque mission que vous effectuez en portage salarial "recharge" vos droits au chômage. C'est un peu comme une batterie. Pour pouvoir l'utiliser quand vous en aurez besoin, il faut d'abord l'avoir suffisamment chargée. Deux éléments sont scrutés à la loupe : la durée de travail que vous avez cumulée et la raison pour laquelle votre contrat s'est arrêté.

Avoir travaillé suffisamment : le premier ticket d'entrée

Pour prétendre à l’ARE, la première condition est d'avoir une expérience professionnelle récente et suffisante. C'est ce que Pôle emploi appelle la durée d'affiliation. C'est le seuil minimum à atteindre pour que votre dossier soit étudié.

Concrètement, il faut avoir travaillé au moins 130 jours ou 910 heures au cours des 24 derniers mois. Cette période de référence passe à 36 mois si vous avez 53 ans ou plus.

Chaque jour de mission en portage compte. Que vous partiez sur un projet de trois semaines ou une mission de six mois, chaque contrat signé avec votre société de portage alimente ce compteur. C'est pourquoi il est essentiel de garder un œil dessus pour savoir où vous en êtes et anticiper une éventuelle période sans mission.

Le vrai plus du portage salarial, c'est que votre activité de freelance est transformée en un vrai parcours de salarié. Vos fiches de paie ne sont pas juste des papiers : ce sont les preuves qui construisent, mois après mois, votre protection sociale.

Avoir perdu son emploi "involontairement" : la condition clé

Le deuxième critère, tout aussi important, est d'être en situation de privation involontaire d'emploi. Autrement dit, vous ne pouvez pas simplement décider de tout arrêter pour toucher le chômage. La fin de votre contrat doit être subie, et non de votre propre initiative.

En portage salarial, plusieurs situations remplissent parfaitement cette condition :

  • La fin d'un CDD de mission : C'est le cas de figure le plus classique. Votre mission est terminée, donc votre contrat à durée déterminée s'arrête naturellement.
  • La rupture conventionnelle : C'est une séparation à l'amiable entre vous et votre société de portage. Une fois homologuée, elle est parfaitement reconnue par Pôle emploi et ouvre droit au chômage. Elle est souvent utilisée pour les salariés portés en CDI.
  • Le licenciement : Même si c'est plus rare dans ce secteur, un licenciement, quel qu'en soit le motif, est bien sûr une perte involontaire d'emploi.

Attention, si vous démissionnez de votre CDI de portage, vous ne pourrez pas, en principe, toucher l'ARE. Il existe quelques exceptions (déménagement pour suivre son conjoint, par exemple), mais elles sont très encadrées.

L'image de la "batterie de droits" pour y voir plus clair

Pour bien visualiser comment ça marche, imaginez vos droits au chômage comme une batterie rechargeable.

  1. La phase de charge : Chaque mission que vous facturez en portage agit comme un chargeur. Plus vous travaillez, plus vous cotisez, et plus la batterie se remplit. Votre premier objectif est d'atteindre le niveau de charge minimum requis (les fameux 130 jours / 910 heures).

  2. La phase d'utilisation : Si votre contrat s'arrête involontairement, vous pouvez "brancher" votre batterie. Pôle emploi commence alors à vous verser l'ARE, en puisant dans l'énergie que vous avez accumulée.

  3. La phase de recharge : Vous touchez le chômage mais retrouvez une mission ? Parfait ! Vous entrez dans une phase de recharge. Chaque nouvelle heure travaillée vient remplir à nouveau la batterie, ce qui prolonge la durée de vos droits futurs.

Cette analogie montre bien pourquoi il est stratégique d'éviter les trop longues coupures entre deux missions. Une bonne gestion de votre activité en portage est la meilleure assurance pour garder votre "batterie de droits" toujours prête à l'emploi.

Comment cumuler l'ARE et vos revenus en portage salarial ?

L'un des plus gros atouts du portage salarial, c'est de pouvoir redémarrer une activité sans dire adieu à ses allocations chômage. C'est bien plus qu'une simple aide financière ; c'est une véritable stratégie pour lancer ou relancer son activité de freelance l'esprit tranquille. Le système est pensé pour encourager la reprise du travail, même si ce n'est qu'à temps partiel au début.

Voyez l'Allocation d'aide au Retour à l'Emploi (ARE) non pas comme un simple revenu de remplacement, mais comme un complément intelligent. Il vous donne la liberté d'accepter des missions plus courtes ou ponctuelles sans craindre de finir le mois dans le rouge. Cette souplesse est un levier puissant pour tester une nouvelle offre, construire son portefeuille de clients et monter en puissance à son rythme.

Les règles du jeu : le cumul partiel

Le principe est assez simple : Pôle emploi vous permet de cumuler vos revenus de portage salarial avec une partie de votre ARE. Attention, le cumul n'est pas intégral. Chaque mois, le montant de votre allocation est recalculé en fonction du salaire brut que vous avez touché.

La formule de calcul est totalement transparente. Pôle emploi retire 70 % de votre salaire brut perçu en portage du montant de l'ARE que vous auriez touché sans aucune activité. Ce qui reste constitue votre nouvelle allocation pour le mois.

Montant de l'ARE versée = Montant de l'ARE mensuelle (sans activité) – (70 % du salaire brut du mois)

Le but de cette règle est de s'assurer que votre revenu total (salaire net + ARE) soit toujours supérieur à ce que vous auriez eu en restant uniquement au chômage. En clair : travailler paie toujours plus.

Transformer le cumul en stratégie de développement

Ce mécanisme de cumul partiel cache un autre avantage souvent sous-estimé : il allonge la durée de votre indemnisation. En effet, la partie de l'ARE qui n'est pas versée un mois donné n'est pas perdue. Elle est convertie en jours d'indemnisation supplémentaires, qui viennent décaler la date de fin de vos droits.

C'est un effet "recharge" très stratégique. Il vous donne plus de temps pour trouver des missions à forte valeur ajoutée, sans la pression de voir vos droits s'épuiser. C'est un véritable coussin de sécurité qui vous permet de mieux négocier vos tarifs et de choisir des projets qui vous motivent vraiment.

Pour visualiser le parcours, voici une illustration des trois étapes clés qui mènent à l'indemnisation pour un salarié porté.

Diagramme illustrant les 3 étapes clés pour l'éligibilité au chômage : mission, cotisations et ARE.

Ce schéma montre bien que chaque mission facturée vous rapproche un peu plus de la sécurité offerte par l'ARE.

Simulations de calcul pour le cumul ARE et salaire en portage

Pour bien comprendre comment fonctionne ce cumul, rien de tel que des exemples chiffrés. Mettons-nous dans la peau d'un consultant avec une allocation chômage initiale de 2 100 € nets par mois (soit environ 70 € par jour).

Ce tableau illustre avec des exemples concrets comment le revenu total évolue en cumulant l'allocation chômage et un salaire issu du portage salarial.

Allocation ARE mensuelle initiale Chiffre d'affaires facturé (HT) Salaire brut correspondant Nouveau montant ARE versé Revenu total net mensuel (Salaire net + ARE)
2 100 € 2 000 € 1 000 € 1 400 € 2 170 €
2 100 € 3 600 € 1 800 € 840 € 2 226 €
2 100 € 5 000 € 2 500 € 350 € 2 275 €

Comme on le voit, même avec une petite mission, le revenu total augmente. Dans le premier cas, le consultant gagne plus que s'il était resté sans activité, et les 700 € d'ARE non versés sont convertis en 10 jours de droits supplémentaires. Pour un suivi précis et sans erreur, une bonne solution de saisie des temps est indispensable pour justifier vos déclarations. Dans le dernier scénario, il augmente significativement ses revenus et prolonge ses droits de 25 jours chaque mois (1 750 € / 70 €).

Un système gagnant, à condition d'être vigilant

Pour une personne indemnisée par Pôle emploi, le portage salarial est donc un excellent tremplin. Un consultant peut toucher jusqu'à 80 % de son ancien salaire via l'ARE tout en commençant à facturer ses premières missions.

Bien sûr, il faut rester attentif à certains détails, comme la dégressivité des allocations qui peut s'appliquer après six mois pour les plus hauts revenus (au-delà de 4 500 € bruts). Malgré cela, le modèle reste extrêmement attractif.

Bien optimisé, le cumul de l'ARE avec un salaire de portage est une approche gagnante. Elle sécurise votre transition vers le freelancing, prolonge votre filet de sécurité et vous permet de vous concentrer sur l'essentiel : développer une activité rentable qui vous plaît.

Bien gérer vos démarches administratives avec Pôle emploi

Se lancer dans les démarches avec Pôle emploi peut parfois donner l'impression de s'attaquer à une montagne administrative. Mais rassurez-vous : avec un peu de méthode et les bons documents sous la main, tout devient bien plus simple. L'un des grands avantages du portage salarial, c'est que vous êtes considéré comme n'importe quel autre salarié, ce qui simplifie énormément les échanges.

L'idée, c'est de rendre ces formalités aussi indolores que possible. Une bonne préparation est la clé pour éviter les retards de paiement, les mauvaises surprises comme un trop-perçu à rembourser, et le stress qui va avec. Voyons ensemble comment transformer cette étape en une simple formalité bien maîtrisée.

Une personne prépare des documents pour Pôle Emploi, incluant attestation employeur et bulletins de paie, avec une checklist et un smartphone.

La checklist des documents à ne jamais oublier

Pour que votre dossier portage salarial et chômage avance sans accroc, il est essentiel de réunir les bonnes pièces. Votre société de portage, en tant qu'employeur officiel, est votre meilleure alliée pour les obtenir.

Voici les trois documents que Pôle emploi vous réclamera à coup sûr :

  1. L'attestation employeur : C'est la pièce maîtresse de votre dossier. Elle est éditée à la fin de votre contrat (CDD ou CDI) et résume tout ce que Pôle emploi a besoin de savoir : durée du contrat, salaires bruts perçus, motif de la rupture. Les sociétés de portage sérieuses s'occupent de la transmettre directement par voie dématérialisée, ce qui vous facilite grandement la vie.

  2. Vos bulletins de paie : Ils sont la preuve tangible de votre activité salariée et des cotisations que vous avez versées. Gardez-les précieusement ! Ils serviront à Pôle emploi pour vérifier les informations de l'attestation et pour calculer avec précision votre fameux Salaire Journalier de Référence (SJR).

  3. Votre contrat de travail : Qu'il s'agisse d'un CDD de mission ou d'un CDI, ce document prouve le lien juridique qui vous unit à la société de portage. Pôle emploi peut vous le demander pour bien comprendre votre situation.

Avoir ces documents scannés et prêts à l'emploi vous fera gagner un temps précieux, que ce soit pour votre inscription ou pour répondre à une demande de Pôle emploi.

Remplir votre actualisation mensuelle sans faire d'erreur

Chaque mois, c'est le même rituel : pour toucher vos allocations, il faut vous actualiser sur le site de Pôle emploi. C'est une étape non négociable, même les mois où vous n'avez pas travaillé. En portage salarial, cette déclaration doit être d'une précision chirurgicale pour que le cumul entre votre ARE et votre salaire soit calculé correctement.

La règle d'or est simple : déclarez toujours au centime près les informations de votre bulletin de paie du mois concerné. N'arrondissez rien, n'estimez rien. La moindre différence entre ce que vous déclarez et les données transmises par votre employeur peut bloquer le versement.

Voici la marche à suivre, étape par étape :

  • Indiquez le nombre d'heures travaillées : Reprenez le chiffre exact qui figure sur votre fiche de paie pour la période d'actualisation.
  • Déclarez le montant du salaire brut : Saisissez le salaire brut total soumis à cotisations, c'est-à-dire avant le prélèvement à la source. C'est uniquement ce montant que Pôle emploi utilise pour ses calculs.
  • Confirmez être toujours à la recherche d'un emploi : C'est la case à cocher pour que vos droits restent actifs.

Cette rigueur est indispensable. Pour vous y aider, le compte rendu d'activité (CRA) que vous remplissez pour votre société de portage est un outil fantastique. Vous pouvez vous inspirer d'un modèle de compte rendu d'activité au format PDF pour suivre vos heures avec précision et préparer sereinement vos déclarations.

Les pièges à éviter à tout prix

Une petite erreur de déclaration peut vite entraîner des conséquences pénibles : un simple retard de paiement dans le meilleur des cas, une demande de remboursement de plusieurs centaines d'euros dans le pire. La vigilance est donc de mise.

Voici les erreurs les plus classiques à ne surtout pas commettre :

  • Oublier de s'actualiser : Cela paraît évident, mais l'oubli est la cause numéro un de suspension des paiements. Mettez-vous un rappel dans votre agenda, c'est tout simple.
  • Déclarer votre chiffre d'affaires au lieu du salaire brut : Pôle emploi ne connaît que le langage du salariat. Le montant que vous facturez à votre client n'a rien à faire dans votre déclaration.
  • Déclarer le salaire net : Le calcul du cumul se fonde uniquement et exclusivement sur le salaire brut. Déclarer le net va fausser les calculs et générer un trop-perçu que vous devrez rembourser plus tard.
  • Tarder à envoyer les justificatifs : Une fois votre actualisation faite, Pôle emploi vous demandera quasi systématiquement d'envoyer votre bulletin de paie. Faites-le sans attendre, car le paiement final de votre allocation en dépend directement.

En gardant ces conseils en tête, vos échanges avec Pôle emploi deviendront une simple routine bien huilée. De quoi vous libérer l'esprit pour vous concentrer sur ce qui compte vraiment : trouver de nouvelles missions et développer votre activité.

Gérer les situations complexes et les transitions de carrière

Le parcours d'un consultant en portage salarial est rarement un long fleuve tranquille. Il est fait de cycles : des périodes d'activité intense qui alternent avec des moments plus calmes. Loin d'être des impasses, ces transitions sont des étapes clés de votre carrière. Bien les comprendre, c'est se donner les moyens de les piloter sereinement, surtout en ce qui concerne la relation entre portage salarial et chômage.

Contrairement à une idée reçue tenace, la fin d'une mission ne signifie pas automatiquement une ouverture de droits à l'ARE. Tout dépend de la nature de votre contrat de travail et, surtout, de la manière dont il se termine. Anticiper ces scénarios vous permet de garder la main sur votre parcours, même dans les moments de creux.

La période d'intermission, une phase sans salaire mais pas sans emploi

L'intermission, c'est ce moment si particulier au portage salarial où vous vous retrouvez entre deux missions, tout en étant toujours lié par un contrat de travail (le plus souvent un CDI) à votre société de portage. C'est une nuance fondamentale qui change tout.

Pendant cette phase, vous n'êtes pas considéré comme "privé involontairement de votre emploi". Logiquement, vous n'avez donc pas accès aux allocations chômage. C'est un point crucial à saisir : votre contrat est en pause d'activité, mais il n'est absolument pas rompu.

Pour Pôle emploi, la logique est implacable : tant qu'un lien contractuel existe avec votre employeur (la société de portage), vous n'êtes pas en situation de chômage. L'intermission est donc une période de prospection active, mais non indemnisée par l'ARE.

Cette particularité rend d'ailleurs le portage salarial très attractif en France, où le chômage des seniors peut être un vrai sujet d'inquiétude. Le portage offre un cadre sécurisé, avec d'importantes prévisions de création d'emplois et un accès simplifié à la formation professionnelle. Pour approfondir ces dynamiques, le rapport sur le marché du portage salarial en France offre des perspectives éclairantes.

Fin de mission et fin de contrat : attention, les conséquences ne sont pas les mêmes

Il est primordial de faire la distinction entre la fin d'une prestation chez un client et la fin de votre contrat de travail avec la société de portage. C'est cette différence qui conditionne vos droits au chômage.

  • Fin d'une mission en CDI de portage : Vous entrez en intermission. Vous restez salarié et ne pouvez donc pas prétendre à l'ARE.
  • Fin d'un CDD de portage : Votre contrat de travail arrive à son terme. C'est bien une perte involontaire d'emploi, qui vous rend éligible au chômage si vous avez assez cotisé.
  • Rupture d'un CDI de portage : Que ce soit via un licenciement ou une rupture conventionnelle, la fin du contrat ouvre également droit à l'ARE.

La rupture conventionnelle est d'ailleurs une solution de plus en plus courante. Négociée d'un commun accord avec votre société de portage, elle sécurise votre sortie et assure une transition en douceur vers une indemnisation par Pôle emploi.

Utiliser le portage pour lancer son entreprise

Le portage salarial peut aussi être un formidable tremplin pour les créateurs d'entreprise qui touchent déjà l'ARE. C'est un moyen de tester son activité sans sacrifier son filet de sécurité.

Imaginez : vous êtes indemnisé et vous voulez lancer une activité de conseil. Plutôt que de vous lancer tête baissée dans la création d'une structure juridique (micro-entreprise, SASU…), vous pouvez passer par le portage salarial pour vos premières missions.

Cette stratégie est redoutablement efficace :

  1. Tester votre marché : Vous facturez vos premiers clients en toute légalité, sans les lourdeurs administratives d'une création d'entreprise.
  2. Conserver vos droits ARE : Vous continuez de percevoir vos allocations, qui sont simplement recalculées chaque mois en fonction du salaire que vous vous versez (c'est le fameux cumul partiel).
  3. Reporter la fin de vos droits : La part de l'ARE non versée n'est pas perdue ! Elle se transforme en jours d'indemnisation supplémentaires, vous donnant plus de temps pour que votre projet décolle.

C'est une approche qui permet une transition en toute maîtrise, faisant de Pôle emploi un véritable partenaire de votre lancement. Vous sécurisez vos revenus tout en validant la viabilité de votre projet. C'est malin et terriblement efficace.

On répond à vos questions sur le portage salarial et le chômage

Le lien entre portage salarial et chômage soulève souvent un tas de questions très concrètes. Même après avoir lu les règles en long et en large, on peut se retrouver face à sa propre situation et douter. Pas de panique, c'est normal. On va démêler tout ça ensemble.

Cette FAQ est là pour vous donner des réponses claires et directes. L'idée, c'est que vous puissiez avancer en toute confiance, sans vous angoisser sur la manière de gérer vos missions et vos droits au chômage.

Je suis au chômage, est-ce que je peux démarrer en portage ?

Oui, sans aucun problème ! C'est même une configuration très intéressante pour se lancer. Si vous touchez déjà l'Allocation d'aide au Retour à l'Emploi (ARE), vous pouvez parfaitement signer un contrat de portage salarial pour facturer vos missions. C'est un excellent moyen de tester votre activité de freelance tout en gardant un filet de sécurité financier.

Concrètement, vos revenus de portage viendront s'ajouter à une partie de votre allocation, grâce aux règles du cumul partiel qu'on a détaillées plus haut. Il vous suffira de déclarer chaque mois à Pôle emploi les heures travaillées et le salaire brut touché. Le recalcul se fera automatiquement.

Et les frais de gestion, comment Pôle emploi les voit ?

Pour faire simple : Pôle emploi ne les voit pas du tout. Pour eux, ces frais n'existent pas. Le calcul de vos droits et de votre allocation se base uniquement sur le salaire brut soumis à cotisations sociales. C'est cette somme, et seulement celle-ci, qui apparaît sur votre fiche de paie et qui est communiquée par votre employeur.

Les frais de gestion que la société de portage prélève sur votre chiffre d'affaires n'entrent donc jamais dans l'équation. Ils sont complètement transparents pour Pôle emploi et n'ont aucun impact sur le calcul de votre Salaire Journalier de Référence (SJR).

Ce qui compte pour Pôle emploi, ce n'est pas le chiffre d'affaires que vous générez, mais le salaire officiel qui en est issu. C'est justement ce statut de salarié qui simplifie tout et assure une compatibilité parfaite avec l'assurance chômage.

L'attestation Pôle emploi, on me la donne automatiquement ?

Oui, c'est une obligation légale. Votre société de portage salarial est votre employeur. À ce titre, elle doit impérativement vous fournir une attestation employeur à la fin de chaque contrat de travail (que ce soit la fin d'un CDD, une rupture conventionnelle ou un licenciement). C'est le document clé pour faire valoir vos droits à l'ARE.

Aujourd'hui, les entreprises de portage sérieuses s'occupent de tout et transmettent cette attestation directement à Pôle emploi par voie dématérialisée. Un petit conseil : gardez quand même un œil dessus et vérifiez que tout a été fait dans les temps pour éviter le moindre retard dans votre indemnisation.

Quelle est la différence entre la fin d'une mission et la fin de mon contrat ?

Attention, c'est une distinction essentielle en portage salarial, et il est crucial de ne pas les confondre. L'impact sur vos droits au chômage est radicalement différent.

  • La fin de mission : Votre prestation chez un client se termine, mais votre contrat de travail avec la société de portage (souvent un CDI) reste actif. Vous êtes simplement en "intermission", entre deux projets. Dans ce cas, vous n'êtes pas considéré comme "privé d'emploi". Vous ne pouvez donc pas vous inscrire à Pôle emploi et toucher l'ARE.

  • La fin du contrat : Là, c'est le lien juridique avec votre employeur qui est rompu. Il peut s'agir de la fin d'un CDD, d'une rupture conventionnelle ou d'un licenciement. C'est cette rupture qui ouvre la porte à l'indemnisation chômage, car elle vous place en situation de "privation involontaire d'emploi". Il faudra bien sûr avoir cotisé assez longtemps pour en bénéficier.

Bien comprendre cette nuance, c'est la clé pour piloter votre carrière de consultant et anticiper sereinement les transitions entre vos différentes activités.


Pour bien gérer votre activité et être sûr de vos déclarations, un bon outil peut tout changer. Timizer vous simplifie la vie en vous aidant à créer et suivre vos comptes rendus d'activité. C'est ce document qui justifie vos heures travaillées auprès de votre société de portage et qui, au final, sécurise vos démarches auprès de Pôle emploi. Découvrez comment Timizer peut vous faire gagner du temps et de la tranquillité d'esprit.